samedi 14 juillet 2012

Lettre à la vie

Je sens encore le poids de ta présence, les souvenirs, les regrets et les doutes m'habitent mais s'oublient en moi un peu plus chaque jour, à l'image d'une drogue dont le doux et amer effet se dissiperait au fil du temps. Peu à peu, mon corps se vide de ta substance, laissant mon âme se laver de ton passage.

J'ignore si je t'ai vraiment aimée, ce que je sais c'est que j'ai tenu à toi, je comprends désormais que ce fut ma plus grosse erreur.

M'étant trop attaché, je vois aujourd'hui les hématomes que ton emprise m'a laissés. Ces séquelles sur mes mains qui dans l'ignorante obscurité cherchaient à tâtons quelque chose à agripper de toutes leurs forces. Le sort fit que se fut sur toi qu'elles s'arrêtèrent, en toi qu'elles crurent voir un idéal.

À l'heure d'aujourd'hui, elles ne tiennent plus rien, elles sont nues, et le corps qui les prolonge est nu lui aussi, complètement vidé de son existence.

Voilà ce que tu as laissé, le vide.
Le vide et rien d'autre pour le combler.

dimanche 8 juillet 2012


"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait."   Mark Twain 


Elle s'élève, elle se réveille.
De son long sommeil aujourd'hui elle s'éveille.
Maintenue tue et perdue depuis longtemps,
Elle s'ouvre et se découvre à la lueur de son printemps.

Peuples endormis, c'est aujourd'hui que s'envolera le talion .
Sourdes oreilles et aveugles coeurs flancheront sous le poids des passions,
Car il est en marche innommable mouvement de coeurs et de moeurs,
Venu renverser ce mal qui nous saigne et demeure.

Aux âmes citoyens, rangeons les peines qui nous rongent,
Unissons-nous à la force de nos songes,
Par amour, plus par fierté
Tous unis, enfants de l'humanité,
Afin qu'aujourd'hui terre immonde laisse place au nouveau monde. 


Révolution.


mercredi 20 juin 2012

"Pour être une fois au monde, il faut à jamais ne plus être."   Albert Camus


Il est maintenant 01:30 et je ne dors pas encore, non je ne dors pas, je songe...
Les dernières gouttes de ce 100% pur arabica bon marché, acheté dans cette petite enseigne tenue par cette famille aux allures étranges et intrigantes, parcourent lentement mon corps, me maintenant, tant bien que mal, dans un certain état de lucidité. J'ignore combien de temps encore ce mince filet de café qui court dans mes veines me tiendra éveillé; 1 heure, 30 minutes, 10 minutes,...?
Les bâillements se suivent et s'entrecroisent, s'accordant à me dire que le sommeil est au pas de ma porte, alors que faire? 
Me cacher?
Ce serait folie n'est-ce pas? Il n'existe nul lieu où le sommeil ne puisse me trouver...
Courir?
Non, je ne ferais qu'ensemencer sa fureur...
Serais-je donc contrains à me résigner face à l'impotence de ma condition humaine?
Dois-je accepter qu'une lutte éternelle contre mes limites est perdue d'avance?
Me résigner devant cette terrible fatalité qui me nargue? 
Non, je ne m'y résoudrai point, agir de la sorte serait accepter d'abandonner mon destin entre les mains décharnées de la sombre évidence que je ne peux me permettre d'accepter. 
Mais non, jamais je ne m'y abandonnerai, jamais je ne sombrerai dans la lâcheté, malédiction toujours suivie des pires regrets et des plus douloureux remords...
Alors, comme il existe des hommes-qui-acceptent, des hommes-beni-oui-oui,
 je me ferai homme-hibou, homme-vampire, homme-qui-ne-dort-plus, homme-qui-dit-non.